Les 80 ans de la Poche

Il y a 80 ans, Malville se faisait enfermer dans la Poche de Saint-Nazaire.

A l’occasion des 80 ans de la Poche de Saint-Nazaire, l’association « Bouillon de Cultures 44» et son groupe « Histoire » nous racontent l’histoire de la Poche vue de Malville en 1944-1945.
Vous pourrez suivre cette chronique dans les prochains magazines de la commune : Janvier et Avril 2025.

 

Deux mois après le débarquement du 6 juin 1944, alors que Nantes est libérée le 12 août 1944, les Allemands se replient sur Saint-Nazaire, avec l’objectif de constituer une « poche de résistance ». Fin août 1944, cette « poche de Saint-Nazaire » a pour limite au nord le canal de Nantes à Brest et à l’est une ligne passant entre Fay-de-Bretagne et Malville, puis plus au sud entre Le Temple-de-Bretagne et Malville.

Malville va se trouver dès lors « empochée » jusqu’au 11 mai 1945. Pierre BRIAND, vivant au Chohonnais indique ainsi : « le 7 août, au moment du déjeuner, nous avons été surpris par des bruits de bottes : ce sont les Allemands. Ils se répartissent sur toute une ligne de défense.

Le P.C. allemand était à Kerlan. Les Allemands étaient à l’ouest du ruisseau du Mont Tiéber à hauteur du Bas Chohonnais et à l’Est de ce même ruisseau à partir de la Guaie ».


Marie G… vivant au village du Brisé raconte : « fin août, les soldats allemands se regroupent entre Fay-de-Bretagne et Malville le long du ruisseau du Cul du chien. Plus les jours passaient, plus ils étaient nombreux. Puis, un jour, à 10 heures du matin, les habitants sont priés de quitter les lieux avant 16 heures ».

C’est la panique. Aller où ? Et pourquoi ?


Les Allemands craignent en effet une pénétration des troupes alliées par l’Est en s’appuyant sur une avancée des chars par les routes de Nantes à Savenay. Ils renforcent donc leur ligne de défense sur le territoire de Malville, réquisitionnant à cet effet les bâtiments, les maisons, et amenant de ce fait les habitants à les quitter.

Les documents municipaux font ainsi état le 25 août 1944 de déclarations d’abandon de domicile pour : Anne BRIAND et Eugène BRIAND au Chohonnais, de Jean Baptiste VIAUD, Louis CHEVALLIER et Aimé ROUINSARD également au Chohonnais, de Marie BOULERIE au Mont- Tiéber, de Julien CHEVALIER au Blordrais, d’Hélène BOISTUAUD à la Touche, de Jeanne GOURET aux Chalandières, de Marie BLOT à la Guaie.

Mais cette ligne de défense allemande passant par Malville va être bombardée par les Alliés. Les Malvillois vont aussi en payer le prix.